PROCLAMATION CONTRE LES MÉCRÉANTS : UN ÉPISODE DANS LA RÉVÉLATION À MÉDITER

 

Par Dr. Fadel al-Faraj (Koweït)

 

Tout, dans le saint Coran, est enseignement, sujet de méditation, de réflexion, de recherches. Ce n’est pas en s’amusant qu’Allah s’adresse à nous, en tant que créatures avec les djinns, créés justement pour n’adorer que Lui et Lui seul. Or, le saint Coran est la dernière Révélation divine communiquée pendant vingt-trois à notre vénérable Prophète Mouhammad (sawas) par l’intermédiaire de l’Archange Gabriel (Djibrâ’il) dont Allah dit qu’il est le Messager de la fidélité, c’est-à-dire fidèle à tous points de vue dans la transmission des messages à lui confiés.

Or, dans la Révélation divine, la dernière à l’attention des croyants (Humains et Djinns), il y a un épisode extrêmement indicatif que beaucoup ne mentionnent pas ou, pour dire toute la vérité, que beaucoup évitent de mentionner, sans doute pour des raisons de dissimulation, alors même qu’Allah avertit que ceux qui cachent Ses vérités se couvrent d’un énorme péché : « Et n’enrobez pas de faux la vérité, ni ne cachez le droit, alors que vous savez » (Coran : sourate II, verse 42). Et qu’est-ce qui peut vite conduire la créature à la damnation éternelle plus que l’énorme péché (ou les énormes péchés) ?

Ainsi devons-nous, en toute vérité et en toute honnêteté, l’épisode de la transmission du verset dit de « Barâ’a ». Ce mot, il faut le souligner, est tiré du premier verset de la sourate « at-Tawba » (le Repentir), la seule sourate du saint Coran qui ne commence pas, ni ne comporte la ‘’Basmala’’ : « Bismil-Lâhir-Rahmânir-Rahîm ». Dans cette sourate, Allah ordonne aux musulmans de couper les relations avec les polythéistes et ordonne du coup à Son ultime et noble Messager Mouhammad (sawas) de ne pas demander le pardon pour les polythéistes. Chose importante à souligner, la sublime sourate parle du Djihad contre les polythéistes et aussi met l’accent sur le sujet de la zakat (aumône légale obligatoire). Ce qui est intéressant de noter ensuite, c’est que, selon les hadiths sunnites comme chiites, à la révélation de la sourate, le noble Prophète Mouhammad (sawas) a d’abord donné les premiers versets à Abou Bakr pour qu’il aille les réciter aux Mecquois. Mais lorsque celui-ci atteignit la mi-chemin de la Mecque, le noble Prophète reçut la révélation d’Allah que « Personne d’autre, à part lui-même ou un homme de lui-même, ne mérite de communiquer le Coran » (sous-entendu : ne serait-ce qu’un verset, une partie de verset, voire une lettre). Alors le Prophète (sawas) envoya l’Imam Ali ibn Abi Talib (as) à la suite d’Abou Bakr (pour le rattraper) afin de lui reprendre le message, en fait la révélation. On comprend aisément qu’Abou Bakr n’était pas habilité à annoncer la proclamation venant d’Allah contre les mécréants. Ceci est une forte indication pour les oreilles bien curées et les âmes moins sceptiques.

Abou Bakr lui-même ne s’est pas mépris du sens du geste divin. Il s’en est beaucoup ému en pleurant abondamment, mais le Prophète ne pouvait s’en tenir qu’à l’ordre d’Allah en choisissant Ali ibn Abi Talib (as) habilité à le faire justement en raison du choix fait par Allah. Et : «   Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante de suivre son propre choix quand Allah et Son Messager en ont décidé autrement. Quiconque se permet de désobéir à Allah et à Son Messager s’égare de façon manifeste » (sourate, verset 36). Cet épisode, à n’en point douter, recèle un grand secret. Sur la sourate « Tawba », ll n’y a qu’à consulter les commentaires de Boukhari, le rapporteur patenté de hadiths chez les sunnites, pour comprendre la pertinence de notre recherche. En plus de Boukhari, d’autres savants sunnites comme Nishabouri et Tirrrmizi, confirment la même réalité.

Notons que parmi les versets réputés de la sourate « at-Tawba », il y a celui de « Lâ Tahzan » (40ème) qui fait allusion à l’émigration du noble Prophète (sawas) à Médine et à l’épisode qui l’a vu se cacher dans la grotte ‘’Thawr’’, et aussi le verset « as-Sâdiqhîn » (119ème) qui ordonne aux croyants d’être Véridiques (Sâdiqhîn). Tout ceci est rapporté dans les sources sunnites et chiites.

Q’Allâ nous aide à être des « Sâdiqhîn », bihaqqhi Mouhammadine wa âli Mouhammadine !

Dr. Fadel al-Faradj

*Proposé aux lecteurs par Amadou Diallo*