ÂCHOURA 1444 H (août 20222) À BAMAKO

 

L'ASSOCIATION HIZBOU RAHMANE RAVIVE CHAQUE NUIT LA FLAMME DE LA FLAMME DE LA RÉVOLUTION DE L'IMÂM HUSSEIN

 

Le lieu est bien placé. C'est sur le Boulevard de l'Indépendance, près du Rond Point dit de l'hippopotame. Cette artère mythique est connue de toute la capitale malienne. C'est sur elle que se tiennent, depuis 1960, date de l'indépendance du pays, les grands événements festifs du Mali (défilés militaires pour célébrer l'indépendance, festivités de la fête du Travail, etc.). Elle partage en deux, d'est en ouest, les vieux quartiers de ville constituant ce qui est aujourd'hui la Commune III, et c'est cette circonscipion administrative qui abrite plusieurs plusieurs institutions de la République, dont le Palais présidentiel situé sur les hauteurs, la Primature au bord du fleuve Niger, etc.

Sur le Boulevard de l'Independance, en face et quasiment à intersection du Rond Point de l'hippopotame, se trouve la maison de feu Chérif El Hadj Bayaya Haïdara, ascendance chérifienne, opérateur économique de grande envergure de son époque, rappelé à Dieu il y a longtemps. Son fils, Sayed Mohamed Bayaya Haïdara dit Chouala, devenu un charismatique leader religieux adepte de la doctrine des nobles descendants du Prophète (sawas), est le le fondateur et le Guide spirituel de l'association Hizbou Rahmane. Il a choisi l'endroit où se trouve la maison paternelle pour en faire un haut lieu du chiisme.

Comme à l'accoutumée, depuis bientôt une vingtaine d'années, durant les dix premiers jours du mois de Mohharam et à l'occasion de l'Arba'in, il organise à travers son association les nuits de deuil husseinite. Banderoles et drapeaux à l'effigie du deuxième petit-fils du Prophète et troisième Imam de sa descendance sanctifiée sont affichés et attirent l'attention des passants, qu'ils soient à pieds, en voitures ou sur des motos.

Sayed Mohamed Bayaya Haïdara ne lésinent pas sur les moyens. Pour faire connaître la tragédie qui a coûté la vie à l'Imam Hussein, aux membres de sa famille et à 72 de ses compagnons sur le désert brûlant de Karbala en l'an 61 de l'Hégire, il met la main à la poche sans hésiter. Les victuailles (nourritures préparées par les militantes, gâteaux, biscuits, boissons...) ne manquent pas. Pour acheminer les fidèles sur les lieux, des véhicules sont affrêtés pour faire le tour des 52 quartiers de Bamako. Quoi de plus grand et de plus noble que de transmettre aux fidèles de toutes les générations l'histoire du martyre le plus grandiose d'humanité qu'est la personne de l'Imam Hussein (as) !

Sayed Chouala fait lui-même revivre l'événement par ses prêches. Le verbe haut et une maîtrise parfaite de la chronologie des évènements de Karbala lui permettent d'arracher des larmes aux croyants amassés. La flamme de la révolution husseinite est ainsi ravivée cette nuit. La vérité de l'islam est de plus en plus connue. Longue vie à Sayed Chouala !

Bamako, correspondance de Amadou Diallo